Ecce Homo
Création 2005
"L’idée d’Ecce homo est née en août 2002, suite aux réactions masculines suscitées par mon précédent spectacle, Soy Imperfecta, sur la prostitution féminine et ses nouveaux réseaux. Plus d’une année de recherche autour de ce questionnement sur l’identité masculine, jusqu’à la rencontre avec les comédiens. La nécessité pour moi, à cette étape, d’interroger le masculin au travers de ces hommes là.
Le spectacle Ecce homo s’est créé au cours de plusieurs périodes de résidences à partir d’avril 2004. Je l’ai écrit en direct avec les comédiens et la créatrice sonore ; ainsi que l’accompagnement de toutes les personnes qui de près ou de loin ont participé à ce projet.
Ce qu’est Ecce homo aujourd’hui est le fruit de cette recherche globale, où le sens et la forme ont avancé en même temps. Chacune des résidences représente une étape particulière menant à l’écriture finale, comme si des strates successives s’étaient déposées peu à peu.
Le désir de retranscrire ici cette expérience/ expérimentation tient au fait que le processus de création a pour moi autant de valeur que son résultat. C’est l’histoire d’un cheminement plein de questionnements, d’incertitudes et d’évidences mêlées. Un cheminement, un engagement : celui, de toute une équipe, de venir creuser en soi, pour nourrir cette réflexion- infiniment grande, infiniment petite…. Sur les hommes, le masculin, l’humain… aujourd’hui."
Aurélie Gard, Directrice Artistique
© Hervé Lambrecht
© Hervé Lambrecht
© Hervé Lambrecht
PARTENAIRES
Coproductions : Pronomade(s) en Haute-Garonne | La Comédie - Scène nationale de Clermont
Coproductions et résidences : Les Kirous - Festival Les Ephémères (Chalinargues) | La Paperie (Saint Barthélemy d’Anjou) | Le Parapluie - Centre International de Création Artistique-Aurillac | Lieux publics - Centre national de création des arts de la rue (Marseille) | Avec le soutien de : DMDTS-Ministère de la Culture et de la Communication | DRAC Auvergne | Conseil Général du Cantal
Avec l’aide du : Théâtre d’Aurillac et l’accompagnement du Moulin Fondu
DIFFUSION
Scène Nationale de Clermont-Ferrand
Rencontres d'Ici et d'Ailleurs, Noisy le Sec
Festival IN Aurillac
Pronomade(s) en Haute-Garonne...
PRESSE
La Montagne - Mars 2005
Violer un tabou donne du pouvoir de Roland Duclos
« Théâtre de la macération d’un silence habité et prolixe, du geste exubérant, de l’éloquence intérieure : « théâtre de corps », dit Aurélie Gard de son « Ecce homo», très controversé électrochoc du dernier Festival « à suivre ». Théâtre des mots en souffrance, du langage différé, de l’espace en mutation, de la scène en mouvances.
Quelques jours plus tard, Josef Nadj livre sa lecture muette de « Woyzeck ». Deux expressions radicalement singulières, mais un même verbe irrésolu. Nadj adoube la jeune dramaturge et metteur en scène. Aurélie Gard joue de ses comédiens comme de billes d’acier, fragiles et froides, lancées sur la démesure d’un incontrôlable billard électrique. Un chant de bataille sans partition autre que celle d’un aveugle destin qui précipite les corps dans la stupeur d’hypothétiques fusions, de probables violences, d’incertaines noces impitoyables et lascives. Un champ de ripailles, somptueux et sauvage. Un hors champ de douleurs sublimement réprimées et pourtant à fleur de peau. Violer un tabou donne du pouvoir, soutient l’écrivain David Homel. Au contraire, Aurélie Gard semble tous les célébrer à travers un rituel de rage extravertie, de véhémence démente, de fureur prête à tout sur la provocation d’un regard. « Est-ce ainsi que les hommes vivent et leurs baisers au loin les suivent ? ». Désordre savamment harmonisé, confusion méticuleusement orchestrée. L’ambivalence des situations atomise la mise en abîme d’incoercibles réactions en chaîne.
La sublime provocation d’«Ecce homo» consiste à tenir à distance l’écueil narratif, comme les fantasmes et les leurres du didactisme, pour ne retenir de ces existences équivoques, les nôtres, que la sincérité de la démence, qui est la vérité de la sagesse. Et s’il fallait d’une scène en dire tous les prodiges, on retiendrait cet air de « Rinaldo » de Haendel, éclos sur la blessure des lèvres d’un comédien, double troublant du père maudit de « Notre Dame-des-Fleurs » à la voix androgyne. Le scandale ne nous est pas étranger, s’il nous est intolérable, c’est bien qu’il nous habite. « Le désir demeure en nous comme un défi au monde même, qui lui dérobe infiniment son objet », avait compris Bataille.
La Marseillaise - Mars 2005
Vous les hommes d’Antoine Ronchin
« Le pari était risqué. Faire une pièce de « théâtre de corps » sur la masculinité… Mais il est gagné, en grande partie grâce à une mise en scène au cordeau. Faut-il d’ailleurs parler de théâtre, de danse ? La frontière est ténue et qu’importe si le spectateur lui ne se sent jamais un étranger là où le spectacle l’emmène (même s’il ne sent pas non plus complètement familier). Et pourquoi ne pas voir cet « Ecce homo » comme un tableau ? Aurélie Gard n’a que 27 ans mais elle maîtrise sa composition comme un grand maître….
Chaque comédien joue sa partition, et sans jouer de la lumière, l’attention se déplace de l’un à l’autre… Le tout a sa cohésion, son intensité et son rythme, grâce notamment à une bande son très prégnante, qui épouse les lignes des comédiens et les poursuivent. « Quelque chose suit son cours » comme faisait dire Becket à une de ses personnages dans Fin de partie…Les comédiens sont là et bien là, nous on aimerait être encore un peu plus avec eux. »
REPORTAGE
PARAPLUIE – Cnar des ARTS DE LA RUE
LIVRE
Hervé Lambrecht "Avec des hommes aux sols "
EQUIPE
Direction artistique et mise en scène : Aurélie Gard accompagnée de Franck Nadal
Avec : Brice Gaubert, Cécile Van Hille, David Ravier, Franck Nadal, Jacques Barville, Stéphan Pastor
Création sonore et diffusion : Pôm Bouvier B accompagnée de Stéphane Marin (lieux publics)
Création costumes : Julie Deljehier
Construction : Aurélien Gallaud
Photographe : Hervé Lambrecht
Habilleuse : Stéphanie Bertel
Diffusion / production : Nath. Bruère
Régie Générale : Jean Michel Bonnet
Entrainement corporel : Brice Gaubert